Mais à qui appartiennent les droits de Dragon Ball ? Depuis sa création en 1984, l’œuvre créée par Akira Toriyama a été une source de revenus immense, générant des milliards de yen grâce à ses mangas, ses animes, ses jeux mobiles, ses films, et ses produits dérivés. Mais en mars, son auteur Akira Toriyama est décédé, laissant un vide immense pas seulement auprès des fans, mais aussi des divers ayants droits qui se disputent la propriété de l’œuvre. En effet, même si l’empire Dragon Ball continue de croître sans relâche, des éléments intriguent les observateurs. Entre la récente démission de Akio Iyoku pour créer Capsule Corporation Tokyo et l’arrêt du manga Dragon Ball Super, un flou demeure sur le devenir de la franchise Dragon Ball.
En effet, en 2023, Akio Iyoku, l’homme clé de la Dragon Ball Room de Shueisha, a quitté son poste pour fonder Capsule Corporation Tokyo, déclenchant une lutte acharnée et sombre pour le contrôle de la franchise. Shueisha et Bandai Namco se disputent âprement les droits, et ces conflits s’intensifient après la mort de Toriyama. La bataille pour l’avenir de Dragon Ball est loin d’être terminée, plongeant l’industrie dans une incertitude assez marrante, et laissant planer une ombre sur l’héritage de la série. C’est ce que dévoile cet article du Weekly Toyo Keizai relayé par SupaChronicles sur X.
Le Weekly Toyo Keizai est un magazine hebdomadaire d’affaires et de finances publié à Tokyo, au Japon. Le journal est fondé en 1895, et c’est l’une des premières publications commerciales du pays. Tout ça pour vous dire que ce qui suit est à prendre très au sérieux.
Bataille pour les droits après la mort d’Akira Toriyama
Folie et chaos autour de l’argent de Dragon Ball
Depuis sa sérialisation en 1984, Dragon Ball est resté une franchise extrêmement lucrative qui continue de captiver les gens. Selon la société de recherche sur les applications Sensor Tower, les deux jeux mobiles Dragon Ball, dont Dragon Ball Z : Dokkan Battle [et Dragon Ball Legends], distribué depuis 2015, ont dépassé un revenu total mondial de 5 milliards de yens en février 2024. Le film Dragon Ball Super : SUPER HERO, sorti en 2022, a atteint un revenu global au box-office de 13 milliards de yens. En Arabie Saoudite, un parc à thème d’une envergure comparable à Disneyland Tokyo est également prévu.
En mars, l’auteur original Akira Toriyama est décédé, au grand regret de beaucoup. Cependant, l’élan de Dragon Ball ne montre aucun signe de ralentissement et continue d’accélérer dans le monde entier. Concernant son attrait, les personnes impliquées sont unanimes : « C’est la simplicité. Lorsque nous avons analysé pourquoi les jeux sont devenus des succès en Amérique du Nord, il semble que la simplicité de ‘Combattons pour voir qui est le plus fort’, qui peut être appréciée sans beaucoup de réflexion, a résonné avec les gens », a déclaré un initié du groupe Bandai Namco.
Chaos après le départ du chef
L’année dernière, un incident a provoqué un tollé dans le secteur lié à cette œuvre. En mai 2023, Akio Iyoku, ancien responsable de la Dragon Ball Room de Shueisha, est devenu indépendant avec plusieurs subordonnés et a créé une nouvelle société, Capsule Corporation Tokyo, nommée d’après l’entreprise fictive gérée par Bulma dans la série, dans le but de gérer les activités créatives et les droits de propriété intellectuelle. M. Iyoku est devenu le responsable de la Dragon Ball Room en 2016 après avoir été rédacteur en chef de V-Jump.
Un personnel de Shueisha se souvient : « Sans consulter ses supérieurs, M. Iyoku a décidé unilatéralement de réaliser une adaptation cinématographique de SAND LAND de Toriyama-sensei. Il s’est toujours dévoué à l’auteur, pour le meilleur ou pour le pire. En même temps, il y avait des critiques de la part des sociétés de production d’animation et des chaînes de télévision selon lesquelles il avait une attitude condescendante ». En plus de ça, les progrès manquaient dans les collaborations avec le Métavers et l’IA que les hauts dirigeants anticipaient. En conséquence, en 2022, Iyoku a été réaffecté à un nouveau département commercial. Ce transfert non désiré est devenu le déclencheur, et en moins d’un an, Iyoku est devenu indépendant.
Prenant le rôle de porte-parole de Toriyama au nom de Shueisha, les actions d’Iyoku ont augmenté le risque pour Shueisha de perdre ses droits sur Dragon Ball. « Toriyama-sensei était également mécontent que Shueisha ait changé Iyoku de poste, car il avait le plus confiance en lui. Le président Marue Horiuchi de Shueisha s’est même rendu directement chez Toriyama à Aichi, mais il n’a pas pu le convaincre de rester », a déclaré le membre du personnel de Shueisha mentionné précédemment. Cela a mis Bandai Namco, qui gagnait une fortune avec des jeux comme Dokkan Battle, dans une position difficile. « Iyoku, qui était le porte-parole de Toriyama-sensei, est devenu indépendant, mais les droits sur le manga étaient toujours gérés par Shueisha. On ne savait plus à qui se référer pour les questions liées à l’œuvre originale ».
« Les réunions concernant Dragon Ball étaient organisées de manière très vague, avec ‘toutes les parties concernées’ invitées, ce qui incluait subtilement à la fois les représentants d’Iyoku et de Shueisha, rendant la coordination extrêmement stressante », a déclaré l’employé de Bandai Namco mentionné précédemment. La mort de Toriyama est survenue au milieu de cette bataille pour les droits. Les discussions ont continué sans l’auteur original, et « les disputes sont toujours en cours et restent non résolues », a noté un employé de Shueisha. Certains cadres de l’industrie envisagent une résolution impliquant la famille, en disant que « cela dépend de ce que ressent la famille à ce sujet ». La question reste de savoir qui prendra finalement la tête de la gestion de cette immense franchise. L’avenir de cette bataille embourbée, qui ne convient pas à un manga shonen, reste incertain.
Quel avenir pour Dragon Ball ?
Comme l’a dit l’employé de Shueisha, « les disputes sont toujours en cours et restent non résolues ». Au sein de la communauté de fans, on comprend mieux pourquoi tout semble si bordélique dans la gestion de Dragon Ball. On ignore totalement quel impact cette guerre des droits aura sur la suite de la franchise, mais pour l’heure, tout n’est pas si sombre. Le manga et l’anime Dragon Ball Super restent en pause pour une durée indéterminée, mais la sortie de Dragon Ball Daima en octobre 2024 et la sortie de Dragon Ball Sparking Zero le 11 octobre 2024 prouve que tout n’est pas si chaotique que ça.