Figure historique de Dragon Ball et ancien rédacteur en chef du Weekly Shonen Jump (et de Dragon Ball), Kazuhiko Torishima — fidèle à lui même — a déclenché son petit séisme ce weekend lors de son intervention dans l’émission KosoKoso Hoso. Dans une série de déclaration, il a directement mis en cause la direction actuelle des produits dérivés de Dragon Ball, qu’il accuse d’arrogance et d’incompétence. Sans le citer, il a très clairement fait allusion à Akio Iyoku, ancien cadre majeur de Shueisha, devenu aujourd’hui l’une des figures les plus influentes dans la gestion moderne de la franchise Dragon Ball.
Ce coup de gueule, mêlant analyse artistique et critique frontale, est l’un des plus durs qu’il ait prononcés ces dernières années.
⚠️ Ces extraits proviennent du livestream KosoKoso. Pour comprendre le contexte complet et soutenir les créateurs, regardez leur vidéo originale (en japonais).
Le coup de massue : Torishima accuse d’arrogance et d’incompétence
Selon Torishima, une personne qui « n’a jamais créé une seule page ni écrit une seule ligne de Dragon Ball » donnerait aujourd’hui des ordres sur tout avec une attitude qu’il juge « arrogante ». Même sans le nommer, la cible est transparente : c’est Akio Iyoku.


Pour Torishima, ce décalage entre pouvoir décisionnel et absence d’expérience créative conduit à des choix absurdes, incohérents, et totalement étrangers à la philosophie graphique de Toriyama.
Une visite du Dragon Ball Store qui vire au carnage
Pour illustrer une partie de ses propos, Torishima et Naz Chris ont raconté leur visite au tout nouveau Dragon Ball Store de Tokyo. Leur verdict est sans appel :
« C’est de la merde. En fait, c’est pire que de la merde. »
Kazuhiko Torishima
Selon eux, le magasin :
- ressemble à une enseigne de meubles bon marché montée à la va-vite,
- utilise des matériaux pauvres,
- ne possède aucune véritable direction artistique,
- trahit totalement l’âme de Dragon Ball.
Pour Torishima, l’ensemble manque de cohérence, de goût et de respect pour l’œuvre. Les illustrations de Goku sur la façade de la boutique avaient déjà inquiétés les fans, et voilà désormais que l’un des papas de Dragon Ball confirme le malaise.

Pourquoi le design est techniquement faux : la démonstration cinglante de Torishima
Torishima ne critique pas au hasard : il explique précisément pourquoi ces choix artistiques sont erronés.
• Le fond orange est une faute technique.
Toriyama utilisait le orange car il contrastait parfaitement avec le blanc du papier.
Mettre un personnage en tenue orange sur un fond orange… revient à le faire disparaître.
« Orange sur orange, ça annule le personnage. »
Kazuhiko Torishima
• La pose du Kamehameha est incorrecte.
L’illustration montre Goku droit, sans ancrage, sans puissance venant des hanches.
Pour Torishima, c’est la preuve que l’artiste ne comprend pas la gestuelle inventée par Toriyama :
« Si tu te tiens droit, tu ne peux pas lancer un Kamehameha. »
Kazuhiko Torishima
Une exploitation des fans : « On vous prend pour des pigeons »
Torishima est allé encore plus loin. Le mec ne mâche pas ses mots, pire que moi. A la différence que quand c’est moi qui le dit, je me prends des insultes. Guettez un peu :
« Ils vous traitent comme des vâches à lait. Ils pensent que vous ne réfléchirez pas, et que vous achèterez tout de toute façon. »
Et franchement, est-ce qu’on peut lui donner tort quand on voit les réactions de fans japonais sur des produits comme les reproductions ratées de celluloïds à 300.000 yens (200 €) du Dragon Ball Store, qui sont juste dégueulasses, si on les compare à l’œuvre originale.

Selon Torishima, si les produits sont mauvais, c’est parce qu’ils se vendent quand même. Autrement dit, c’est parce qu’il y a des pigeons parmi des fans de Dragon Ball qui sont prêts à acheter n’importe quelle daube au prétexte que c’est estampillé Dragon Ball.
Il appelle donc les fans à réagir :
- ne pas acheter,
- ne pas encourager la médiocrité,
- faire comprendre que Dragon Ball mérite mieux que ça.
Naz Chris : une vision lucide et un appel à la responsabilité collective
Naz Chris, productrice et créatrice de contenu, a répondu avec mesure mais fermeté.
Elle explique que les messages qu’il fallait retenir sont :
- qu’ils espèrent revoir des produits de qualité comme ceux supervisés par Torishima,
- que les fans doivent refuser les produits bâclés,
- qu’un meilleur futur dépend d’une réaction collective : acheter ce qui respecte Toriyama, ignorer le reste,
- que si des personnes sans goût continuent à superviser la licence, l’amélioration sera difficile.
Elle met aussi en garde contre les mauvaises interprétations issues des réseaux sociaux : si les propos de Torishima ne sont pas compris correctement, certains risquent de tirer de fausses conclusions.
Le souhait partagé : Nakatsuru en superviseur, et un retour à l’exigence artistique
Un autre point intéressant qui ressort de cette émission est que Torishima et Naz Chris aimeraient voir Katsuyoshi Nakatsuru reprendre un rôle de supervision sur les dessins. La catastrophe Dragon Ball Super restera sans doute à jamais le symptôme le plus flagrant de ces dernières décennies.
Torishima a même expliqué comment il procédait à l’époque de Dr Slump :
- il regardait chaque épisode,
- notait les animateurs les plus talentueux,
- les contactait personnellement,
- exigeait qu’ils soient correctement rémunérés,
- leur confiait les illustrations pour garantir une qualité irréprochable.
Un travail d’artisan, minutieux, guidé par la passion et le respect de l’œuvre originale.

Quel avenir pour la franchise ?
On savait qu’il y avait une guerre des droits pour gérer Dragon Ball après le décès d’Akira Toriyama, et ce que nous avons entendu ce weekend en est certainement la meilleure démonstration depuis deux ans. Les propos de Torishima sonnent comme un avertissement : si Dragon Ball continue d’être exploité sans respect pour Toriyama, la licence perdra son âme.
Mais il adresse aussi un message aux fans : vous avez un pouvoir. N’achetez pas les produits médiocres. Soutenez ceux qui honorent réellement l’œuvre.
Une manière forte de rappeler que ce n’est pas parce qu’on critique Dragon Ball qu’on est un mauvais fan, bien au contraire. C’est aussi un message clair à ceux qui nous insultaient en 2015, quand on disait que Dragon Ball Super était une honte à l’oeuvre d’Akira Toriyama. Je rappelle quand même que leurs deux meilleurs arguments, c’était :
- « Vous n’aimez pas Dragon Ball Super parce que votre site s’appelle DB-Z »
- ou « Vous critiquez Dragon Ball Super par pure nostalgie« .
Non. Dragon Ball, au-delà du marketing, c’est un héritage artistique qui mérite exigence, respect et authenticité.
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